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Territoires : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne -Franche –Comté, Bretagne, Pays de la Loire
« On croit la solidarité en crise, malmenée par une tendance à l’individualisme et au repli sur soi. Pourtant la condition des exilés a réveillé une vieille tradition d’hospitalité au sein de la société civile. J’ai découvert une France invisible, une communauté solidaire qui refuse de détourner le regard et qui agit. » Julia Montfort, Carnets de solidarité, 2020. Ce reportage met en lumière les liens entre les patrons et leurs apprentis exilés menacés d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Car l’urgence d’humanité et de solidarité prend le dessus quand les employeurs découvrent le parcours douloureux de ces jeunes qu’ils ne veulent pas abandonner.
Née en France en 1976. Vit à Paris. Depuis quinze ans, inspirée par la photographie humaniste, Nathalie Bardou documente le quotidien des personnes exilées. Son travail l’a conduite au Liban, en Grèce, en Jordanie, en Chine, dans les territoires palestiniens et au Pakistan, à Islamabad, où elle a collaboré avec Associated Press entre 2010 et 2014. Elle travaille avec la presse et les ONG. En 2020, avec « Moria, au-delà de l’invisible » réalisé à Lesbos en Grèce, elle est finaliste de la bourse Albert-Kahn. Elle est membre de Hans Lucas.
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Journal de bord
Je souhaite commencer ce journal de bord par un grand merci à Lorenzo Virgili qui m’accompagne dans mon travail depuis plusieurs années et qui m’a aidée et soutenue pour la préparation du dossier de janvier à mars 2022.
Préparation et premiers contacts : la solidarité une expérience intime qui transforme notre rapport aux autres et au monde
« Nous sommes tous liés par le combat » me souffle Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon qui a été le premier patron à faire une grève de la faim en janvier 2021 pour défendre Laye, son apprenti guinéen menacé d’expulsion. Il a depuis créé l’association Patrons solidaires qui soutient aujourd’hui plusieurs dizaines de jeunes apprentis et de petits entrepreneurs et artisans.
FEVRIER 2022
Je rencontre Stéphane en février 2022 dans une brasserie parisienne. Il est venu faire une formation à Paris. Depuis la grève de la faim, sa vie a beaucoup changé. (Il s’est présenté à la députation en 2022). Nous passons une heure ensemble. Dès les premiers échanges, je ressens l’intensité des émotions. Des quelques arguments pragmatiques des patrons, notre conversation bascule rapidement vers un terrain plus existentiel. « J’étais aveugle et j’ai commencé à voir », me dit-il. L’homme a déjà fait 150 télés, il s’exprime très bien, de façon précise et très structurée, il se montre animé par l’action et l’envie d’agir pour la justice sociale. J’ai le sentiment que cette expérience l’a transformé. « Je ne peux pas revenir à ma vie d’avant », me confirme-t-il.
PRINTEMPS 2022
Au printemps, je contacte Margot Wolf, représentante de l’association Patrons solidaires à Nantes. De l’interview journalistique, nous passons en quelques minutes à des échanges plus intimes. J’arrête de prendre des notes. Elle me raconte son histoire personnelle avec Ali, un jeune qu’elle a recueilli chez elle et accompagné dans ses démarches, les manifs, cette journée aussi où elle a déboulé dans une ambassade pour obtenir les papiers d’Ali, en se faisant passer pour une avocate. Pleine d’audace, Margot est une battante, issue d’un milieu militant, elle a l’habitude de “mettre le pied dans la porte” comme elle dit. Elle défend son investissement auprès des Patrons « Je ne pensais pas me battre aux côtés des patrons mais ce sont tous des patrons très humains, c’est devenu un combat évident pour moi », explique-t-elle.
Je me questionne. Les personnes que je contacte vivent toutes quelque chose d’intense qui actionne des ressorts intimes. C’est comme si une rencontre avait réveillé quelque chose d’enfoui en eux et bouleversé leur vie. Notre condition d’humain est-elle si passive que passer à une résistance active, franchir cette ligne, aller au-delà de ce que la société attend de nous, ne peut que changer notre rapport au monde ? Dans un contexte de montée de l’extrême droite, je m’interroge sur ces nouveaux résistants qui refusent le repli sur soi et s’engagent corps et âmes pour un autre qui n’est ni sa famille, ni son voisin, ni son compatriote.
Margot Wolf me conseille de lire de livre de la journaliste Julia Montfort, Carnets de Solidarité. Je le dévore. La journaliste a accueilli chez elle, Abdelhaq, un jeune tchadien. L’expérience forte l’a amenée à s’intéresser à la solidarité et l’a poussée à sillonner les routes de France à la rencontre de cette France solidaire.
“L’hospitalité est un risque, un pari, c’est une expérience existentielle qui nous aligne avec nous même”, écrit-elle.
Je me retrouve totalement alignée sur sa perception et son ressenti...
“On croit la solidarité en crise, malmenée par une tendance à l’individualisme et au repli sur soi, pourtant la condition des exilés a réveillé une vieille tradition d’hospitalité au sein de la société civile, j’ai découvert une France invisible, une communauté solidaire qui refuse de détourner le regard et qui agit. Je vais mettre en lumière ces citoyens et continuer à explorer les mécanismes de l’empathie et de l’entraide”, écrit-elle encore.
Un dimanche à la ferme : la rencontre avec Patricia et Yaya
Une fois les résultats de la BNF obtenus, je contacte Patricia Hyvernat, la nouvelle présidente de l’association Patrons solidaires. Paysanne boulangère à la Chapelle du Châtelard dans l’Ain, Patricia a fait deux semaines de grève de la faim, en février 2021, pour soutenir Yaya, son apprenti boulanger qui était menacé d’expulsion.
Au téléphone le courant passe instantanément. C’est une femme à la voix calme et déterminée. Elle m’invite à participer à la première édition d’un “weekend à la ferme” le 24 avril qui a lieu chez elle, dans sa ferme. Il s’agit d’une journée destinée à sensibiliser le public à la situation des jeunes apprentis et aux actions de l’association de Patrons solidaires. Je dis oui immédiatement.
AVRIL 2022
Je passe le week-end chez elle, je fais du pain, je prends des photos pour l’association lors de l’évènement. Je crée du lien. Patricia et son mari Henri-Pierre sont paysans boulangers. Un couple très chaleureux et très humain. Je découvre qu’ils s’investissent pour les jeunes exilés mais aussi pour les enfants des environs et les personnes handicapées en organisant des visites de la ferme. Le soir de mon arrivée, nous fêtons l’anniversaire de Patricia au restaurant, elle vient d'avoir 55 ans. Au détour de quelques confidences, je découvre une femme qui a connu la dureté de la vie et le rejet social et qui a transformé ces souffrances en une force qui la motive à agir pour les autres.
Yaya, lui est un jeune homme au regard déterminé. Ses gestes sont rapides et précis lorsqu’il prépare le pain. Au début de la journée, il m’évite poliment. Nous arrivons à nous retrouver seuls, à un moment. Il me raconte alors son parcours, évoque l’enfer de la Libye. Il me dit que les mots ne suffiraient pas à décrire ce qu’il a vécu. Je me sens toute petite face à son histoire.
Patricia m’apprend dans la journée qu’elle a considère Yaya comme son fils et qu’elle a lancé une procédure pour l’adopter pleinement devant la loi.
Le soir même, dans ma chambre, j’essaie de prendre quelques notes sur mes (nombreuses) premières impressions. Patricia est “une personne très inspirante”, me glissait le matin même une cliente de la boulangère sur le marché de Bourg en Bresse. Je ne pourrais pas mieux dire pour la décrire.
Des portraits, oui mais pourquoi et comment ?
Alors que j’organise mon agenda pour les rendez-vous avec les Patrons solidaires, je m’interroge sur la technique du portrait et le pourquoi … Techniquement quelle lumière vais-je choisir, quel cadrage ?... Il me faut une trame, un protocole. Je prépare mon matériel lumière et j’opte pour le réflecteur, je voyage avec des lumières studio en back up mais je ne suis pas sûre de les utiliser. Je me sens de loin plus à l’aise avec la lumière naturelle. Le 50 mm est ma focale préférée mais parfois les lieux sont trop exigus pour l’utiliser alors je passe au 35 mm. Globalement je suis satisfaite des deux objectifs. Je réalise plusieurs essais pour me tester.
Explorer le lien affectif entre les patrons et leurs apprentis est important, j’en suis convaincue. Mais comment explorer ce lien qui unit le patron à son apprenti sans tomber dans quelque chose de fabriqué. Je décide de ne pas faire poser les personnes que je rencontre. Je choisis le cadrage et la lumière et je les laisse faire. On part de quelques idées, on rigole beaucoup. Je fais mon possible pour les mettre à l’aise et leur permettre d’être elles même. C’est assez incroyable car avec deux personnes, ça ne triche pas, la vraie relation, le moment sincère, le vrai regard l’un pour l’autre ressort toujours.
SEPTEMBRE 2022
Deuxième Week-end à la ferme, la rencontre avec Sabrina et Mocktar
Dimanche 25 septembre. François, le père de Sabrina vient me chercher à la gare d’Aix en Provence, direction la Tour d’Aigues, dans le Vaucluse où Sabrina et son père François travaillent l’exploitation agricole familiale. J’ai été invitée à participer au deuxième weekend end à la ferme de l’association, un moment destiné à sensibiliser le public sur le combat des Patrons solidaires. L’occasion de célébrer aussi la régularisation de Mocktar qui vient d’obtenir ses papiers après des mois de combat. L’ambiance est chaleureuse, barbecue, musique et jeux. Des associations locales, engagées en faveur des personnes exilées, sont présentes.
En arrivant le père de Sabrina me raconte son histoire familiale, un bout de son enfance, ses voyages au Congo, son désir d’être agriculteur comme son grand père. Sabrina a quitté un travail confortable en Suisse pour suivre les traces de son père et reprendre l’exploitation familiale. Au fur et à mesure de la journée et de la soirée, je sens que Sabrina et Mocktar s’ouvrent et que l’on peut commencer à échanger sur leur ressenti. Le lendemain matin, je prépare la prise de vue aux aurores. J’ai décidé de les photographier dans les champs, la lumière est belle ce matin-là. J’ai de la chance !
Des annulations en série
Malheureusement la chance ne me sourit pas toujours. Les personnes qui avaient accepté de me rencontrer cet été, commencent à se défiler. Nous sommes à la rentrée et je commence à m’inquiéter car j’ai l’impression de courir après les patrons au téléphone. Véronique Patronne en Loire Atlantique m’explique qu’elle a déjà donné énormément à la cause et qu’elle est épuisée, qu’elle a besoin de se concentrer maintenant sur son entreprise. Elle me dit clairement qu’elle ne pourra pas me rencontrer avant le mois de décembre. Je comprends qu’elle ne souhaite pas me rencontrer du tout. Ça ne m’arrange pas mais je la comprends. Une jeune femme exilée originaire d’Argentine travaillant dans un hôtel à Chamonix est soutenue par sa patronne. Malgré de nombreuses propositions de mise en lien, cette dernière ne propose pas de rendez-vous. Dommage, cela aurait été l’occasion de rencontrer une femme exilée apprentie. Je me concentre sur les personnes qui acceptent de me rencontrer. J’en discute avec Patricia Hyvernat qui me confirme que les patrons sont des personnes qui ont peu l’habitude de s’exposer médiatiquement. Je dois m’adapter, insister poliment et croiser les doigts pour que tout le monde n’annule pas à la dernière minute.
Au fur et à mesure que les semaines avancent mes liens avec les membres de l’association se resserrent aussi, avec Patricia et Margot notamment. Nous nous comprenons, un lien de confiance s’installe et je ressens parfois qu’elles me considèrent comme un membre de l’équipe. Même si je dois garder mon indépendance, le feeling est vraiment là avec les patrons solidaires. Je ne peux pas le nier. Je me rends compte que moi aussi je me sens faire partie de leur groupe. Une chose est sûre, nous sommes du même bord, nous sommes des alliés.
OCTOBRE 2022
A Nantes, syndicats et patrons unis pour aider les jeunes
Arrivée à Nantes début octobre, je rejoins les membres de Patrons solidaires, en ville, pour une conférence de presse de l’association aux côtés des syndicats de la région pour la régularisation de trois jeunes. Syndicats et Patrons se réuniront deux jours plus tard pour manifester ensemble devant la préfecture de Loire Atlantique. C’est assez insolite pour que les syndicats soulignent le côté exceptionnel de cette alliance entre patrons et syndicats. Cela fait sourire le public, je me rends compte que c’est à l’image des Patrons solidaires : la solidarité et la défense des salariés là où on ne les attend pas.
Plus tard je rencontre Cédric et Demba. Cédric dirige une petite société familiale de service à la personne et de jardinage. Il se bat pour Demba, 19 ans, qui est sous le coup d’une OQTF. Les deux dégagent une énergie et une complicité incroyable.
Retour chez Patricia, dans l’Ain
En octobre, je me rends à nouveau à la Chapelle-du-Châtelard pour réaliser le portrait de Yaya et Patricia. Je ne sais pas comment c’est arrivé mais nous sommes devenues amies avec Patricia. Je prends plaisir à la photographier avec mon téléphone, ici lors d’une balade aux environs de la ferme.
Lors de ce reportage j’ai passé beaucoup de moments à ne pas prendre de photos, à simplement discuter, à passer du temps avec les patrons, à essayer de se comprendre, de saisir qui est l’autre et quelle est la relation qui lie les patrons à leurs apprentis.
NOVEMBRE 2022
Le temps, la variable du reportage
Début novembre, je voyage à Besançon pour rencontrer Stéphane Ravacley et Laye Fodé Traoré. Depuis leur combat en janvier 2021 pour faire régulariser Laye, beaucoup de choses ont évolué. Le jeune homme est parti vivre et travailler à Dijon. Stéphane lui s’est orienté vers une carrière politique. Il dirige toujours la boulangerie La Huche à pain, pour combien de temps encore avant qu’il ne se tourne vers d’autres horizons ?
Dans ce type de reportage, le temps est une donnée à prendre en compte. En quelques mois, les situations évoluent, plusieurs apprentis ont été régularisés. Certains ont quitté leurs patrons pour évoluer vers d’autres métiers. C’est le cas de Laye mais aussi de Yaya qui est parti de chez Patricia pour voler de ses propres ailes. Même si les situations évoluent, la relation forte persiste entre les patrons et les anciens apprentis. Laye et Stéphane gardent des contacts réguliers.
Dans le Finistère, endosser pleinement mon rôle de photographe
Mi-novembre, je me déplace dans le Finistère à Châteaulin, où je suis accueillie par Marc et Denis de la Scop Energie Réfléchie. Les deux associés se battent depuis plusieurs mois pour faire régulariser Mahamadou avec qui ils travaillent depuis sa formation en bac pro. En vain. En désespoir de cause, ils ont embauché Mahamadou en CDD... C’est illégal mais aux vues de la situation ubuesque dans laquelle l’administration les place, les deux associés prennent le risque.
A mon arrivée, l’accueil est chaleureux. Marc et Denis m’invitent à déjeuner dans un restaurant du coin où ils sont habitués, ils me parlent de la situation difficile de Mahamadou mais aussi de leur métier avec passion. La séance photo se passe bien, les interviews aussi... Tout roule. Les trois hommes témoignent d’une belle amitié professionnelle. Je suis surprise par l’accueil qui m’est réservé et qui contraste avec les échanges téléphoniques plutôt succincts que j’ai eu avec Denis.
Le soir au diner, Denis me confie à quel point il était important pour lui que je sois venue de Paris. Je comprends qu’ils ont besoin de se sentir entendus et considérés et pas seulement par la presse locale. Je comprends qu’il est nécessaire d’endosser pleinement ce rôle de photographe et de faire en sorte que leur combat soit rendu visible. Je me dis qu’il est nécessaire aussi que ce reportage soit publié.
Le Projet de loi asile et immigration
Le projet du gouvernement de donner un titre de séjour aux travailleurs dans les métiers en tension devrait réjouir les travailleurs et les patrons. C’est sans compter que cette loi risque de précariser un peu plus les jeunes et les petits patrons si le titre de séjour est retiré une fois que le métier n’est plus considéré “en tension”.
A l’écoute de ce projet de loi à l’automne, une crainte grandit en moi, celle de voir mon sujet de reportage avec les Patrons solidaires devenir la caution morale d’une vision utilitariste de la migration. Je m’empresse de contacter les membres de l’association pour connaître leur position sur le sujet. La réponse ne s’est pas fait attendre.
“Métiers en tension ça ne veut pas dire grand-chose, explique Sabrina Lachal. Les salariés sont comme des mouchoirs qu’on prend et qu’on jette ? On va les garder en période de tension, et les renvoyer quand le métier n’est plus en tension ? C’est très grave, cette loi risque de précariser les salariés et les patrons. Tout ce qu’on défend à Patrons solidaires, c’est le droit au travail, pas seulement à un travail dans un métier en tension. Il faut repenser les termes du débat. Comment faire pour que ces personnes aient droit à un travail et une vie digne, si on répond à cette question dans ce sens-là, on n’aura pas des idées aussi saugrenues que celles du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Il va falloir se battre contre la façon dont il voit les choses”, exprime-t-elle encore.
Dernière étape de mon reportage à Amiens avec Guy
C’est à Amiens que je termine ce travail de reportage à la rencontre des Patrons solidaires et de leurs apprentis exilés. J’y rencontre Céline Brunelle, directrice de la compagnie Le Passe Muraille qui a réussi à obtenir la régularisation de José Manzambi, son comédien et musicien.
Je vais aussi à la rencontre de Guy de la Motte Saint Pierre, un monsieur de 75 ans qui a manifesté pendant un mois et demi devant la préfecture de la Somme à Amiens afin d’obtenir une autorisation de travail pour Moussa et Mickaïl, deux jeunes Guinéens. Guy est un personnage. Il a consacré sa vie à aider les autres, en Inde et en France allant même jusqu’à faire une grève de la faim en 2021 pour soutenir un jeune exilé menacé d’expulsion.
En échangeant avec lui, je me rends compte que tout au long de l’année, cette commande m’a mise sur la route de personnes extraordinaires par leur générosité et leur humanité. Parfois je me dis que ces personnes sont comme des “bugs dans le système”, c’est à dire qu’en résistant et en se battant pour un autre, en prenant des risques sur leur entreprise ou leur santé, ils ne réagissent pas comme on pourrait l’attendre. Puis je me dis qu’au contraire, ce sont eux qui représentent le mieux notre humanité et notre identité, notre tradition d’accueil bien française. Dans un contexte social et politique difficile, où on voit monter l’extrême droite, je souhaite continuer à rendre visible cette France généreuse qui demain fera notre honneur.