Territoires : Île -de-France

 

« Pendant plusieurs mois, j’ai suivi le quotidien d’hommes et de femmes qui ont vécu longtemps dans la rue et ont été relogés par Les Petits Frères des pauvres dans des hôtels sociaux vétustes et insalubres. Ces personnes ont rejeté leur famille ou ont été rejetées par elles. Elles se sentent invisibles et se retirent de la vie sociale. Un grand nombre vit des minima sociaux. Beaucoup ont de graves problèmes de dépendance à l’alcool. Avoir un toit, même un taudis, est vital pour elles. Toutes m’ont parlé de leur désir de se poser, d’être reconnues malgré leur exclusion. Il m’a fallu énormément de temps, d’écoute et de proximité pour gagner leur confiance. Leurs propos étaient si bouleversants que la photographie ne suffisait pas. Je retranscrivais donc leurs confidences les plus fortes dans un petit carnet. Quand je regarde mes photographies, je me demande si j’ai saisi l’essentiel. Il faut faire bien plus que des photos pour que ces êtres fragiles ne portent plus le fardeau des préjugés qui les livrent à l’oubli de tous. »

©J-LCourtinat. DSC_8821
Jean-Louis Courtinat

Né en France en 1945. Vit à Paris. Photographe militant, Jean-Louis Courtinat démarre sa carrière à Viva et à la Compagnie des reporters. Il réalise des reportages sociaux dans le domaine de la santé. De 1984 à 1994, il est l’assistant de Robert Doisneau. Citons, parmi ses séries documentaires, « La Vie jusqu’au bout » (1992), « Les Damnés de Nanterre » (1994-1996), « Vivre avec toit » (2013). En 1991, il reçoit le prix Niépce. Il est membre de l’agence Roger-Viollet.

 

 

 

 

 


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