Territoires : Occitanie


Anaïs Boileau témoigne des changements induits par la menace épidémique et les restrictions de sortie sur la vie quotidienne des personnes de plus de 65 ans. « Il a été question de vieillesse, de sagesse aussi, et il était important pour moi de faire des portraits lumineux. Les marques du temps tracent les visages parfois radieux, parfois inquiets, elles esquissent inlassablement des sourires, des forces de vie, de la joie. » 

Anaïs Boileau portrait
Anaïs Boileau

Née en France en 1992. Vit à Baron. Diplômée de l’École cantonale d’art de Lausanne, elle débute un master en photographie à la Central Saint Martins School de Londres en 2017. Ses travaux sont présentés dans des expositions collectives et sélectionnés dans des festivals internationaux comme les Boutographies, le Festival international de mode et de photographie d’Hyères ou le festival de Thessalonique en 2018. Elle publie notamment dans Le Monde, M, L’Obs, Libération, The Financial Time, Vanity Fair.

 

 

 


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Journal de bord

MARS 2022

Récit de voyage photographique

Lors de mes déplacements sur la région Occitanie, et sur le Littoral méditerranéen à la rencontre de personnes retraitées et de personnes âgées, je me rends à leur domicile. Je rencontre les personnes chez elles, dans leur intimité. J’entame une discussion où je leur explique mon projet. Nous buvons un café, j’ai le temps.

Nous sommes ici chez Raymond, à Saint Laurent d’Aigouze en petite Camargue. Il fait beau, c’est une belle journée de mars. Après m’avoir montré son jardin, ses fraisiers et ses plants de chayote, nous faisons quelques photos et portraits de Raymond. Pour l’occasion, il porte sa chemise camarguaise.

©Anaïs Boileau
©Anaïs Boileau

J’installe ensuite un système audio qui me permet d’enregistrer le récit de leur vie. Je leur demande de me parler d’eux, et nous abordons leur rapport au territoire, celui où ils vivent et celui où ils ont grandi; leurs sentiments sur la période de pandémie, le temps de liberté et de contrainte. Nous parlons longtemps, et ce sont les souvenirs, souvent, que l’on me raconte : le souvenir enfant d’une invasion allemande ou le souvenir heureux d’un été particulièrement chaud. Le micro que j’installe permet un moment d’échange. L’outil que je pose entre nous, au milieu de la table, crée un espace pour la discussion. Cette photo a été prise chez Josette, dans le village de mon enfance. Je m’intéresse aux détails, aux couleurs. C’est le printemps et sur la table le bouquet de lilas fait de la concurrence à mon matériel.

©Anaïs Boileau
©Anaïs Boileau

Chez Monique, dans son petit appartement Nîmois.

©Anaïs Boileau
©Anaïs Boileau

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Annelise

 

Gérard

 

Raymond

 

Thérèse